Il est temps que je me retire disait D à N

Gare attend désespérément TGV

Il y a près de 8 ans (déjà), j’avais commis un billet tout simplement intitulé Droit de retrait. Et voila que cela recommence ! Comment, mes amis de Sud et CGT réunis n’ont pas retenu mon message ? Voldemort n’aurait-il aucune influence sur la vie de sociale de ce pays ? Je vous l’avoue tout de go : je suis déçu…

N’aurait-ils donc rien compris au monde dans lequel nous vivons ? Nous ne somme plus en 1995 quand Chirac et « Juppé droit dans ses bottes », réunis comme des frères Rappetous, faisaient descendre des millions de personnes dans les rues avec le soutien de la majorité des Français. Ils auraient quand même pu analyser leur action revendicative de l’an dernier : des grèves perlées (2 jours de grève-3 jours de travail) sur trois mois (avril/juin). Un taux de grévistes évoluant de 34% début avril à 10% fin juin (36% chez les conducteurs en fin de mouvement). Une adhésion populaire minoritaire (de 42% de soutien début avril à 37% fin juin). Et un résultat entièrement négatif puisque la réforme qu’ils contestaient a été adoptée.

Cette fois, tout à commencé mercredi 16 octobre dernier par un accident avec un TER qui a fait 11 blessés (dont le chauffeur) dans les Ardennes. Aussitôt, des conducteurs de TER, mais aussi de TGV arrêtent le travail, sans aucun préavis arguant du « droit de retrait ». Rappelons que le droit de retrait est prévu dans le code du travail, article L4131-1 «  L’employeur ne peut demander au travailleur qui a fait usage de son droit de retrait de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant notamment d’une défectuosité du système de protection. ». Ce droit de quitter son poste ne pourra pas être sanctionné par l’employeur, sauf si le danger est inexistant. S’il est légitime pour des salariés de défendre leurs conditions de travailler en toute sécurité (ainsi que pour les clients), on a du mal à percevoir le danger grave pour l’ensemble des conducteurs SNCF révélé par l’accident du 16 octobre. Une grève, avec préavis légal pour protester contre la diminution du nombre de contrôleurs, pourquoi pas ? Mais un droit de retrait ? Après un week-end chaotique, comprenant qu’ils ne percevraient pas de salaire pour les jours non travaillés, nos braves conducteurs on repris le travail.

Mais, Sud et CGT, en lutte permanente avec la direction de la SNCF et avec le Gouvernement (souvenez-vous du fiasco des mouvements pilotés par Big Moustache en 2016 et 2017 contre la loi El khomri – sous Hollande – puis contre les ordonnances – sous Macron), décident de ne pas en rester la. Avant les grands arrêts de travail prévus à partir du 5 décembre contre la réforme des retraites (nous y reviendrons plus tard), ces centrale décident de faire feu de tout bois. Cette fois c’est la suppression de repos compensateurs au technicentre de Châtillon (Hauts-de-Seine), spécialisé dans la maintenance quotidienne des TGV du secteur Atlantique. Droit de retrait ! dit la direction en retirant son projet dès le premier jour de grève. 200 salariés sur les 700 du centre n’en décident pas moins de poursuivre le mouvement au motif… d’obtenir le paiement des jours de grève ET une prime de 3 000 € avant de reprendre le travail. Et voila près de deux semaines que sur l’axe ouest ne circulent qu’environ 3 TGV sur 10. Ne marcherait-on pas un peu sur la tête ?

Dans ces conditions, comme en novembre 2011, je fais mienne cette tirade de Figaro dans le Barbier de Séville « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer » et je terminerai donc par cette formule de Dominique à Nafissatou  dans cette chambre du Sofitel de New-York : « Je crois qu’il est temps que je me retire ». Droit de retrait vous dis-je !

Crédit photo : © Ouest-France

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