Recomposition : acte 2

Dimanche 10 avril 2022, 20heures
Dimanche 10 avril 2022, 20heures sur le site du Monde

Les urnes ont parlé. Le deuxième tour de l’élection présidentielle se présente comme une revanche de l’édition 2017 : Macron vs Le Pen… comme l’annonçait tous les sondages depuis plus d’un an ! Bis repetita ? Pas tout à fait. Le président sortant obtient 27,84% des suffrages exprimés contre 24,01%, soit +3,83%. Son adversaire obtient 23,15% contre 21,30% il y a cinq ans, soit +1,85%. L’avantage de Macron sur Le Pen passe donc de 2,71% en 2017 à 4,69%. Encourageant.

Moins encourageant est le total des candidats d’extrême droite qui passe de 26% avec deux candidats en 2017 à 32,28% avec trois candidats aujourd’hui. Près d’un Français sur trois ont glissé un bulletin d’extrême droite dans l’urne ! Désespérant.

Le cas Mélenchon questionne. « Coté » dans les sondages à environ 10% d’intention de vote à mi-février, son score n’a depuis cessé de progresser, cannibalisant les autres candidats de gauche pour finir hier par obtenir 21,95% des voix, contre 19,58% (+2,37%) lors de la précédente édition. Quatrième en 2017 (comme en 2012), troisième en 2022, donc absent du deuxième tour pour la troisième fois consécutive. Jean-Luc Mélenchon aux qualités et défauts exacerbés nous montre une nouvelle fois son fantastique pouvoir de nuisance auprès de ses « partenaires » PS/PC/écolos. Son jeu de chamboule-tout aura prouvé ses facultés de casser sans obtenir le résultat attendu. Navrant.

La bulle du « clown » Zemmour a explosé en fin de campagne. Promis à une deuxième place avec 16-17%, il finit fort banalement à la quatrième place avec un petit 7,07%. Amusant pourrions-nous dire si son aventure n’avait pas permis à Marine Le Pen de se dédiaboliser à bon compte, faisant oublier que sur les sujets marqueur d’extrême droite (immigration, politique étrangère…) elle restait la copie conforme de ce qu’elle était cinq ans plus tôt. Effrayant.

Yannick Jadot… Comment un candidat écologique peut-il réussir l’exploit, en ces années où le risque climatique et le besoin de décarboner le plus possible l’économie apparaissent comme une nécessité absolue, quinze jours après la sortie de nouveau rapport du GIEC insistant sur l’urgence des mesures à prendre, comment ce candidat peut-il finir à la 6ème place avec 4,63% des suffrages exprimés, soit sous le seuil des 5% nécessaires pour obtenir le remboursement des frais de campagne ? Une pâle campagne d’un pâle candidat ? Certes. Mais surtout cette incapacité des écologistes français de faire la différence entre l’accessoire et le principal. Que, par exemple, la tendance « Rousseau » cesse de mettre surtout en avant son combat LGBT+, qui n’est pas quand même le cœur de l’écologie. Et que par exemple, pour obtenir un bilan zéro carbone il faut savoir faire preuve de moins d’idéologie sur le nucléaire. Désolant.

En 2007, Nicolas Sarkozy + Ségolène Royal réunissaient 51,05% des suffrages exprimés. En 2012, François Hollande + Nicolas Sarkozy réunissaient 55,81%. En 2017, François Fillon + Benoit Hamon obtenaient 26,37%. Et hier, Valérie Pécresse + Anne Hidalgo ont péniblement réuni 6,53% des électeurs. La Versaillaise en était réduite ce matin à mendier un appel au fond pour payer sa campagne (incapable de gérer son budget de campagne alors qu’elle prétendait présider la France, son budget…). L’édile de Paris, elle, rassemble 2,17% des votants de sa ville (par arrondissement, ses scores varient de 0,77% dans le 16ème à 2,91% dans le 11ème). Pas brillant pour la maire en place. « Anne, ne vois-tu pas venir quelque souci au sein de ton conseil municipal ? » Amusant.

Encore deux semaines de campagne. Croisons les doigts pour que la fin reste républicaine. Et, n’en déplaise aux féministes, espérons que ce ne sera pas encore pour cette fois qu’une femme s’installe à l’Élysée !

2 Comments

  1. entièrement d’accord sur les écolos…. quels ânes
    je m’interroge sur les éoliennes en mer…. ça a l’air d’être efficace dans certains pays (Ecosse, Danemark, ??) mais quid dans la durée ?
    En tous cas, je n’aimerais pas en voir entre les Glénan et Sein par exemple….

    • De mon coté, j’aime bien les éoliennes qui sont les moulins des temps modernes. Et je pense que si on veut véritablement arriver à zéro-carbone, il faut prendre tout ce qui se présente : nucléaire, éolien, solaire, hydro-électrique…

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