Et si ceci était finalement une basse manœuvre ?

Ceci n'est pas une pipe de René Maggritte
Ceci n'est pas une fellation

Il était une fois un groupe de femmes travaillant dans le monde politique qui décident de « soutenir et faciliter les actions visant à promouvoir la place des femmes dans la vie publique et lutter contre les violences sexistes et sexuelles. » Elles signent une tribune dans Le Monde en novembre 2021. Dans la foulée, le 11 février dernier elle créent une association, loi 1901 « Observatoire des violences sexistes et sexuelles » (création publiée au Journal Officiel du 22 février 2022 . Aux manettes de cet « observatoire » des femmes connues pour leur actions féministes souvent radicales :

  • Mathilde Viot : « L’homme politique, moi j’en fais du compost » dit son slogan sur Twitter
    Compte Twitter de Mathilde Viot
  • Alice Coffin, militante LGBT, conseillère de Paris EELV, auteure de Le Génie lesbien, livre critiqué par de nombreuses féministes pour sa radicalité proche de la misandrie (on n’oublie pas ses invectives à propos de l’affaire Christophe Girard, traitant la Mairie de Paris de « Pédoland »)
  • Madeline Da Silva, adjointe au maire socialiste aux Lilas
  • Fiona Texeire, ancienne collaboratrice parlementaire EELV au Sénat
  • Hélène Goutany, journaliste indépendante

Visiblement, ces dames veulent se donner des allures officielles : l’association se nomme comme « Observatoire » (Larousse défini un observatoire non astronomique comme un « Organisme administratif ou syndical chargé d’observer certains aspects de l’activité économique (par exemple observatoire des prix, observatoire du livre, observatoire économique régional).) » et leurs courriers de délations se nomme « signalement » (tel qu’un officier public fait un signalement au Procureur de la République – article 40 du code de procédure pénale).

Et voici que mi-mai, notre fraichement déclaré « observatoire » s’éveille au monde politico-médiatique alors que bruissent les premières rumeurs concernant le nouveau Gouvernement. Qui Premier ministre : Véronique Bédague ? Valérie Rabault ? Catherine Vautrin ? Finalement cela sera Elisabeth Borne. Alors qui sera ministre ? Quels ralliements, de droite, de gauche ? Il est beaucoup question du président de groupe Les Républicains à l’Assemblée Nationale, un certain Damien Abad. Et c’est alors que, le lendemain de la nomination du nouveau Gouvernement, dans lequel Damien Abad figure comme ministre des solidarités de l’autonomie et des personnes handicapés, Mediapart publie un article mettant en cause le nouveau ministre; il a fait l’objet d’un « signalement » de l’ « Observatoire des violences sexistes et sexuelles » pour des faits présumés de viol.

Les faits mis ainsi en lumière sont de deux ordres :

  • Margaux, a une relation sexuelle avec Damien Abad. Elle dépose une main courante en 2012 pour viol, « classée sans suite le 6 avril 2012 du fait de la carence de la plaignante ». Le 7 mars 2017, Margaux dépose une nouvelle plainte pour viol concernant les mêmes faits. Nouveau classement sans suite le 5 décembre 2017 « faute d’infraction suffisamment caractérisée ». Margaux parle d’une relation « empreinte d’irrespect, d’injonction et d’insistance ». Derrière ce terme d’irrespect, il semblerait qu’il s’agisse d’une fellation et d’une pénétration anale. Pour ce premier « signalement », la justice a donc tranché à deux reprises. Que penser de cette remise en cause de l’autorité de la chose jugée, dans la mesure où aucun fait nouveau n’est apporté pour justifier un nouvel examen des faits ? Et d’en faire un « signalement » ?
  • Le deuxième fait concerne une certaine Chloé (pseudonyme) qui dit avoir rencontré Damien Abad en 2010. Elle boit une coupe de champagne et… black-out et se retrouve le lendemain matin en sous-vêtement dans une chambre d’hôtel avec Damien Abad . Elle suggère avoir été droguée, emmenée contre son gré puis violée. Pour sa défense, Damien Abad argue être lourdement handicapé (arthrogrypose), « Dans ma position, l’acte sexuel ne peut survenir qu’avec l’assistance et la bienveillance de ma partenaire. […] En outre, je suis dans l’incapacité de porter une personne, de la transporter et de la déshabiller ». A tout le moins, les faits, datant de plus de dix ans, ne sont pas avérés. Le Parquet de Paris a d’ailleurs décidé de ne pas ouvrir d’enquête en l’état « faute d’élément permettant d’identifier la victime des faits dénoncés ».

Deux classements sans suite et une autre affaire anonyme de faits pas véritablement établis. Cela ne gène pourtant pas l’autoproclamé « observatoire » de réclamer la démission immédiate du ministre, suivi par les Mélenchon, Faure et autres…

La presse quant à elle, a relaté, justement, ces faits. Pour autant, aucune publication, écrite, audio-visuelle ne semble à aucun moment se poser de question sur les motivations réelle d’une association se cachant derrière un « observatoire ». Pourtant, à l’image de Magritte, peut-être pourrions-nous (pourrait-elle, la presse) nous dire « Ceci n’est pas un observatoire », « Ceci n’est pas un signalement » !

3 Comments

  1. En effet cette affaire n’est pas glorieuse. Et que penser du fait qu’il suffirait desormais d’avoir de l’animosité contre un homme politique pour le disqualifier publiquement sur la base d’une une simple parole. Même une féministe comme moi ne peut valider !

    • L’alliance des LGBT+ avec la Manif pour tous : tout est possible. Et voila pour faire causer dans les campagnes : Christian Jacob n’est-il pas un ancien président de la FNSEA ??

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