Voilà 12 jours que se sont déroulées les élections présidentielles aux États-Unis et, si le vainqueur est bien désigné et reconnu tant par l’ensemble des médias que par la quasi-unanimité des chefs d’États mondiaux, le titulaire du poste, le battu donc, tarde à reconnaître son échec. Reclus à la Maison Blanche, hors le week-end où Monsieur joue au golf, Donald Trump ne veux pas reconnaître avoir perdu cette élection, hurlant, contre toute évidence, que le vote a été truqué, que des fraudes massives ont été mises en place…
Tout d’abord, avouons notre soulagement : les quatre années passées avec l’ex-animateur de télé-réalité à la tête de la première puissance mondiale s’achèvent. L’arrivée de Joe Biden va remettre du sérieux et un peu de compassion aux manettes (on a bien vu les terribles résultats des foucades trumpiennes dans la conduite de la lutte contre le COVID 19). Et puis, l’arrivée pour la première fois à la vice-présidence d’une femme, de couleur de surcroit n’est pas pour nous déplaire. Maintenant, il va quand même falloir que le blond décoloré comprenne qu’il a perdu, qu’il autorise Joe Biden et Kamala Harris à obtenir les fonds et les accès aux données pour préparer la transition.
Mais que cherche-t-il vraiment ?
Les États-unis sont une des plus vielles démocraties au monde. On imagine mal l’armée et les forces de l’ordre suivre un président battu dans une folle tentative de coup d’État, quand bien même cette idée germerait dans son cerveau perturbé !
Plaie d’orgueil ? Certainement. Mais après quelques jours, cela n’explique pas tout. Alors…
Sans doute faut-il voir dans ce comportement, plus une crainte, une angoisse, une panique pour l’avenir. Jusqu’au 20 janvier 2021, Donald Trump bénéficie de l’immunité totale liée à sa fonction. Au-delà, il redevient un citoyen ordinaire, passible de poursuites devant les tribunaux. Plusieurs types de poursuites le menacent. Les plus sérieuses étant d’ordre fiscal, l’avenir du futur ex-président n’est pas forcément rose, surtout dans un pays qui a su utiliser la lutte contre la fraude fiscale pour casser le banditisme (voir les aventures d’Al Capone). Alors, Trump ne ferait-il pas une forme de chantage, auprès de ses «amis» républicains ou des démocrates pour obtenir une forme d’amnistie ?
Pourtant, en y regardant bien, et en comparant avec la France (comparaison n’est pas raison, mais…), Le Donald peut-il vraiment craindre d’avoir à connaître la fraiche humidité de la paille du cachot ? Quand on voit son ex-homologue, Nicolas, battu à la présidentielle le 6 mai 2012 et toujours pas jugé, le doute est permis. Et pourtant, les affaires sont nombreuses et variées :
- financement illégaux de ses campagnes électorales :
- 2006 (financement libyen) : « corruption passive », « financement illicite de campagne électorale », « association de malfaiteurs »),
- 2012 (Affaire Bygmallion) « financement illégal de campagne électorale »;
- affaire Paul Bismuth : « corruption active », « trafic d’influence ».
Les chefs d’accusation ne manquent pas, plusieurs procès sont prévus, mais plus de huit années après sa levée d’immunité, le poisson glisse encore et toujours entre les mains de la justice. Et ce ne sont pas les aussi subis qu’opportuns revirements du fuyard Ziad Takieddine dans des médias complaisants (BFM TV et Paris-Match) qui vont permettre une accélération des procédures en cours (surtout que le $NS, il s’y entend en recours procéduraux). Donc, en imaginant une ou plusieurs condamnations en 2021, appels et cassations demandées, une condamnation définitive ne pourrait intervenir au mieux avant 2022, 2023… soit plus de dix ans après avoir quitté l’Élysée.
Courage Donald, tu as 74 ans. En te débrouillant aussi bien que ton homologue Nicolas, tu sera mort avant toute condamnation (un peu comme Chirac (trop vieux pour être condamné) et bientôt Balladur. Tu peux donc sans crainte reconnaitre ta défaite. Cool.
PS : Je viens d’avoir Dominique S. au téléphone (il tient à garder l’anonymat). Il m’assure que les USA ne sont pas la France et que, tout puissant qu’il soit, tout individu peut être jeté en prison du jour au lendemain, par exemple à Rikers Island…
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