Rigueur : il y a quelque chose qui grippe

L’hiver approche, la crise avance. Entre Toussaint et commémoration du 11 novembre la sinistrose nous gagnerait presque.
L’hiver approche, et donc en bon petit mari, j’ai confié mon corps d’éphèbe à ma chère moitié pour qu’elle me pique : vaccin contre la grippe oblige. La grippe : la grippe saisonnière, la grippe A. Vous vous souvenez de ce prodigieux feuilleton en 2009 (cela nous parait déjà bien loin). Le virus H1N1 qui devait apparaitre en mars 2009 au Mexique dans un élevage de porc. Cette nouvelle maladie fut donc appelée à ses débuts grippe mexicaine puis , devant la protestation du Mexique, grippe porcine. D’autres cas étant découverts aux États Unis, puis en Europe le pouvoir medico-médiatique se mit en branle. L’on nous assura que cette forme nouvelle de grippe, désormais appelée grippe A (jusqu’à Z cela nous laissait présager de 25 autres fléaux) était d’une contagion redoutable et qu’elle présentait un taux de mortalité féroce. Et déjà l’on espérait trouver le nouvel Albert Camus qui nous décrirait les ravages de la maladie dans les rues de Paris…

Ce qui est bien en France, c’est que dès qu’il s’agit d’être ridicule, il y a toujours quelqu’un pour dire «Présent !». Une fois encore ce sera la Bachelot qui montera sur le pont. Brave petit soldat rose bonbon, notre Roseline lancera un plan d’envergure comprenant distribution de masques, mise en place de solutions hydro-alcooliques dans les lieux publics pour se laver les mains et, last but not least, lancement d’une campagne de vaccination générale à compter du 28 septembre 2009. La pandémie allait trouver à qui parler !

500 million d’euros pour rien. Roselyne ne connait pas la rigueur
500 million d’euros pour rien. Roselyne ne connait pas la rigueur

Et puis, rappelez-vous, ce fut le flop de cette campagne de vaccination : une dose ou deux doses, les réticences des professionnels de santé tenus à l’écart de toutes ces décisions, les files d’attentes les premiers jours dans des gymnases réquisitionnés, puis les salles vides… Résultat : une fois encore la France (le monde) a joué à se (nous) faire peur. De pandémie, point. En août 2010, le ministère de la santé relevait 312 morts provoqués par le virus H1N1 (en France la grippe saisonnière tue entre 1 500 et 2 000 personnes tous les ans). Cout financier ? 500 millions d’euros reconnus par la ministre de la santé. Voila du bon argent qui aurait trouvé sa place dans les caisses de l’État en ces temps de crises financières.

La crise. Le premier ministre annonce la semaine passée un nouveau plan de rigueur devant générer 7 milliards d’économie. Il faut se serrer la ceinture nous assure-t-on. Le budget de la France de 2012 sera le plus rigoureux depuis 1945. Diantre. Et deux jours plus tard, on nous annonce que la suite du président Sarkozy au G20 de Cannes aurait coutée 37 000 € la nuit. L’Élysée dément. Le problème est que, quoi qu’il en soit, le comportement de notre président rend cette annonce crédible. Son premier ministre annonce sans rire le gel des salaires du président et des ministres, oubliant qu’une des premières décisions du nouvel élu en 2007 fut d’augmenter son salaire de 172 %. Nous connaissons bien des français qui accepteraient le gel de leurs revenus après une telle augmentation. Comme l’on dit en mécanique, n’y aurait-il pas quelque chose qui grippe ?

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