Les quinquennats se suivent…

François Hollande et Emmanuel Macron
Passation de pouvoir entre François Hollande et Emmanuel Macron le 14 mai 2017

En fermant l’ouvrage l’autre soir je m’interroge : comment en était-on arrivé là ? En cinq ans, le chef de l’état avait multiplié les rencontres avec les journalistes, alternant savamment le « on » et le « off », provoquant, en fin de mandat la publication de ces trop nombreux ouvrages recueil de la pensée présidentielle, le dernier étant ce fatal pavé de 800 pages « Un président ne devrait pas dire ça… » qui mit un terme aux derniers espoirs de François Hollande de postuler au renouvellement de son mandat. Oui, comment en était-on arrivé là. Et, où en est-on aujourd’hui ?

Si l’on compare les deux mandats de François Hollande et d’Emmanuel Macron en termes de popularité, on constate qu’à la prise de fonction, les deux présidents bénéficient du même taux de satisfaction (61-62%) qui, à l’automne suivant subit la même baisse à 42%. Mais c’est ensuite que les choses changent :

  • La cote de Françoise poursuit sa chute durant deux ans pour atteindre le plancher de 13-15%. Elle se redresse légèrement à la suite des attentats « Charlie » en janvier 2015 mais vite rebaisse pour finir à moins de 20% en fin de mandat.
  • Ce n’est qu’au bout d’un an (affaire Benalla) que la cote d’Emmanuel Macron chute jusqu’à 23% au début du mouvement des gilets jaunes. Elle va connaître alors un « ventre mou » durant un an (un peu en dessous-un peu au-dessus des 30% (Gilets jaunes-réforme des retraites) puis se redresser à environ 40% à partir de mars 2020 jusqu’à la fin de mandat (effet COVID.
Cote de popularité des derniers présidents de la République
Cote de popularité des derniers présidents de la République

François Hollande n’a pas vraiment connu d’« état de grâce » : dès l’été suivant son élection la presse et l’opposition condamnaient les vacances du gouvernement, moquait sa cravate de travers…  On ne peut pas dire que la presse de gauche (Libération, Le Nouvel Obs) l’ait beaucoup soutenu. Et très vite les « frondeurs » entre en scène. Emmanuel Macron a de son coté connu une première année relativement paisible lui permettant de faire passer  ses premières réformes (droit du travail, statuts de la SNCF…

Réputé homme de synthèse, le président socialiste n’a pas réussi à faire consensus, Paradoxalement, Emmanuel Macron, homme beaucoup plus clivant (on constate sur les forums, les réseaux sociaux… comment il peut générer, à l’image d’un Sarkozy, des véritables réactions de haine) bénéficie de la meilleure image en fin de mandat depuis 20 ans (hors le second mandat non renouvelable de Chirac en .2007).

A moins de trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron parait bénéficier d’un pourcentage d’intention de vote remarquablement stable depuis plusieurs mois, (autour de 25%) et quasi identique à son score de 2017 (24%), alors que le paysage politique a bien changé. Pour rappel, en 2017, c’est à partir de fin janvier que les positions avaient commencées à se cristalliser, selon la théorie du politicologue Olivier Duhamel (dont la finesse des analyses nous manque).

Sondage 2017 : la cristallisation
Élection présidentielle : en 2017, la cristallisation des votes s’est opérée fin janvier

Maintenant, je pense que l’on aura l’occasion de reparler de cette élection…

PS : Je sais que d’aucuns (coucou Daniel) accuseront ma méchanceté crasse, mais, oui, je vous l’avoue, j’ai ressenti un grand plaisir en apprenant vendredi dernier que Claude Guéant était, une nouvelle foiss condamné à de la prison ferme pour ses turpitudes au sommet de l’État $arkoziste : huit mois de plus pour préparer la cellule voisine destinée au petit Nicolas… Si ça n’est pas du bonheur, ça commence tout de même à y ressembler.

1 Comment

  1. Une remarque sur le mandat de FH: la presse ne l’a pas trop aidé, c’est vrai mais c’est la presse. En revanche, l’acharnement des frondeurs a été fatale. Ils ont détruit la possibilité d’une poursuite d’une politique sociale démocrate en France. Ils ont aussi détruit le PS sans le remplacer par quoi que ce soit et se sont détruits eux même.
    Ils sont vraiment cons, peut être un peu moins Baumel qui semble avoir la main mise sur l’attribution des circonscriptions pour les législative. Peut être se trouvera t il ainsi un fauteuil?

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