En 1952-1953, la gauche est en crise, en grande partie à cause de la S.F.I.O. Depuis la Libération elle a été le balancier de la politique française. Elle contribue à investir des gouvernements, y participe même pour leur retirer sa confiance quelques mois après. Elle regroupe autour de certains idéaux hérités de l’humanisme des XVIIIème et XIXème siècles des hommes très différents, pour qui les mêmes mots ne recouvrent pas les mêmes politiques. Sous le fanion de l’humanisme libéral, on retrouve les assimilationnistes et les partisans de l’autonomie des territoires d’outre-mer. Sous le sigle socialisme se regroupent des tenants du socialisme pragmatique de style anglo-germano-scandinave et les partisans d’un marxisme plus ferme »
François-G Dreyfus : Histoire des gauches en France – 1940-1974 (1975), page 130
« Tous les grands événements et personnages de l’histoire du monde se produisent pour ainsi dire deux fois… la première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce sordide… »
Karl Marx : Le Dix-Huit Brumaire de Louis Bonaparte (1852)
2022, le constat de François G Dreyfus reste cruellement valide. Sous le même terme social-démocratie, plusieurs gauches s’’opposent, s’affrontent en des guerres lilliputiennes. Nous atteignons donc, selon Marx, le sommet de la farce !
Après le désastre de la SFIO, François Mitterrand habile stratège, avait su donner des habits marxistes à un Parti socialiste qui, pour arriver au pouvoir, se devait d’étouffer le Parti communiste. Coexista alors dans le premier septennat, une politique étatiste puis une politique plus libérale. Dans le deuxième septennat, Mitterrand fut l’adepte du ni-ni et, sous la conduite de Michel Rocard, mena une politique sociale-démocrate au sens anglo-saxon. Mais en faisant l’économie d’un congrès « de Bad Godesberg », économie que la gauche continue de payer aujourd’hui.
Lionel Jospin, longtemps trotskiste, poursuivit avec succès, sous les couleurs de la « gauche plurielle » la politique du Mitterrand II. Malheureusement, il ne chercha pas à freiner les égos de ses partenaires (Jean-Pierre Chevènement, Noël Mamère, Robert Hue, Christiane Taubira) et au premier tour il lui manqua 194 601 voix pour être présent au second tour (Taubira : 660 447 voix, 2,32%…).
En 2012, François Hollande, élevé au biberon Mitterrand-Jospin, cru pourtant qu’il fallait gagner la présidentielle, comme un congrès de la SFIO : « à gauche » pour ensuite mener une politique sociale-libérale. Résultat : cinq années de guerre de tranchées entre le couple exécutif (PR-PM) et des nostalgiques de la gauche marxiste baptisés « Frondeurs ». En 2017, une primaire désigne un frondeur comme candidat… qui fait 6,36% des voix. Les socialistes croient alors avoir touché le fond. Erreur !
Bien que de nombreux socialistes avaient soutenu Emmanuel Macron dès le premier tour, et malgré la belle fessée reçue, le PS s’obstine dans l’erreur en s’opposant systématiquement au nouvel élu. Et, après 5 ans de vacances, à peine troublées par la vente du siège historique de Solférino, Hidalgo, Taubira se portent candidates. Mais, même pour les farces, le travail est nécessaire. A défaut, ça peut coincer sur le RSA…
Christine au lieu de Christiane dans le texte, un lapsus révélateur ? Le coeur de Voldemort balancerait-il entre Lagarde et Boutin ?
Tout lapsus serait révélateur d’après Sigmund… N’est-ce pas Christiane, lorsque le 30 janvier dernier tu parlais de « la victoire à venir en 2002 ». Lionel a dû apprécier !
Coquille corrigée. Merci Jean.
Que veux tu que je te dise? Si ce n’est que je trouve que les socialistes auraient pu travailler un peu plus au cours de ces quatre dernières années et que les « activistes » n’ont semblent-il pas perdu leurs habitudes de fronde dès lors qu’ils ne sont pas aux commandes. Un peu de légalisme ne nuit pas. Je n’ai jamais été un fan d’Hidalgo mais elle a été désignée par son parti.
Serions nous devenu un parti de putes? J’espère que cela ne va pas nous coûter trop cher!