COVID 19 : Hier j’ai croisé Josef !

Salle de réanimation
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La crise du COVID, pardon de la COVID, puisqu’il parait que ce fléau appartient à la gent féminine, cette crise qui nous pourrit cette année 2020, année que nous espérions tous belle après l’année caca 2018, dite « année Gilets-Jaunes », suivie de l’année caca 2 2019 dite « Big Moustache veut prendre sa retraite à 55 ans » … 2020, 20-20, un peut comme une bonne note 20/20, ne nous a laissé que le mois de janvier pour respirer tranquillement. Février, un virus mystérieux s’approche, nous envahi en mars au point de provoquer un confinement de la population pour huit semaines du 17 mars au 11 mai.

Juin-juillet-aout, trois mois d’insouciance, vacances au soleil sur des terrasses, cafés-restaurants bien surchargés… La situation empirait et nous ne nous en rendions pas vraiment compte : cela restait « à bas bruit », cela impliquait surtout les jeunes qui restent peu symptomatiques, le nombre d’hospitalisés et de morts ne progressait pas ou peu…

Septembre-octobre, les choses changent. Le virus circule activement, la courbe de progression du nombre de contaminations redevient exponentielle, comme début mars, les hôpitaux lancent des signes d’alerte… Le Gouvernement prend de nouvelles mesures : fermeture des bars, mise en place d’un couvre-feu dans les régions les plus impactées. Tollé, des limonadiers qui doivent fermer boutiques et, plus curieusement, de certains élus locaux qui confondent responsabilité politique et clientélisme. L’attitude des maires et adjoints à Marseille, Saint-Étienne est à ce propos tristement éloquente.

Depuis vendredi, nous sommes à nouveau confinés et, reconnaissons que le civisme que nous avions observé en mars ne semble plus aussi affirmé.
Il y a d’abord, des groupes qui nous expliquent qu’il est temps de ne plus tout sacrifier à la situation sanitaire. Après tout, les plus durement touchés, les morts, sont avant tout des « vieux » (peu osent parler de vieillards ») et les « obèses », les diabétiques qui récoltent les fruits de leur conduite épicurienne, de leur hédonisme passé. Pas de pitié ! Il y a à peu près 80 ans un médecin dénommé Josef Mengele disait et appliquait à peu près ce type de théories (en remplaçant vieux obèse par juif handicapé). Après tout, il est intolérable d’entraver la joyeuse vie sociale de la jeunesse (et des moins jeunes) même au risque de favoriser violemment la propagation du virus.
Il y a ensuite, moins extrême, donc plus dangereuse, l’attitude de nombreux élus qui actuellement montent au créneau préconisant de laisser ouvert les commerces de détail : coiffeurs, chausseurs, quincailleries… et libraires. Je n’avais jamais vu, en 66 ans d’existence autant de gens se préoccuper du monde de la lecture. Quand j’étais étudiant, je me souviens des études qui nous montrait combien le Français lisait peu, achetait peu de livre. Et qu’ont-ils fait, tous ces décideurs politiques de droite, du centre et de gauche pour freiner le développement des FNAC, Leclerc culturel qui, petit à petit ont tué les librairies et les disquaires ? Rien de marquant ce me semble. Je crois être un assez grand lecteur (j’ai entrepris la mise en base de données de mes livres, et j’en suis actuellement à 2 386 ouvrages) et la fermeture des librairies me gène quelque peu, mais ce chorus des médiocres, NON ! Pas ça, pas vous !

C’est comme la défense subite du commerce de détail… Tous ces maires prenant des arrêtés pour autoriser, contre la loi, l’ouverture de petites boutiques, qu’ont-ils fait, ces 20 dernières années pour défendre les commerces de proximité, pour empêcher l’expansion des agences bancaires en centre-ville, pour freiner le développement des grandes surfaces ou maisons médicales toujours plus loin du centre ? Rien. Dans mes dernières fonctions, j’ai participé aux plans mis en place par l’État pour favoriser la rénovation des cœurs de ville. Et j’ai, à cette occasion, vu des collectivités demandant des subventions dans le cadre de ces opérations et acceptant, dans le même temps l’ouverture d’une grande surface. Sébille dans une main, clientélisme dans l’autre…

Nous avons vu au printemps qu’un confinement bien respecté était efficace. Alors, donnons une chance à celui-ci de faire refluer ce COVID avant les fêtes. Laissons ces médiocres oppositions clientélistes à leur place (les oubliettes). Restons confinés, sortons peu. Et pour les mateurs de lectures ne souhaitant pas acheter sur une plateforme de type GAFA, retrouver un livre ancien au fond de votre bibliothèques. Lors du premier confinement, j’ai ainsi relu la trilogie des Mousquetaires de Dumas : 4 000 pages, un régal.

Pour ceux qui souhaitent comprendre l’évolution de l’épidémie, la montée de mars, le confinement et ses résultats, la reprise…, retrouvez des vidéos très didactiques réalisées par des scientifiques sur la chaine «La physique avec les mains» et sa playlist COVID : YouTube.com/LaPhysiqueaveclesMains/playlists

La première des vidéos : Le confinement fonctionne !

3 Comments

  1. Je vois que Voldemort a apprécié lui aussi l’excellente analyse statistique dénichée par son compère Monsieur D !
    L’efficacité du confinement est bien établie mais sa mise en oeuvre l’est moins.
    Essayons, comme Voldemort nous y invite, de ne pas nous limiter à une discussion sur le sexe de cet ange exterminateur.

  2. Salut fringant breton,
    Je partage tes conclusions. Avoir un peu de rigueur dans son comportement pendant cette pandémie est une « ardente obligation ».
    Mais je crois qu’une des raisons des rouspétances diverses, pas toujours de bonne foi d’ailleurs, trouve sa source dans la manière dont le gouvernement prend et fait connaître ses décisions. Même si il y a eu des progrès dans la manière de procéder, l’autoritarisme est bien la marque de fabrique de nos dirigeants (et je m’y connais en matière de fonctionnaires d’administration centrale). Tu cites l’exemple de Marseille: voilà un exemple de la pire manière dont on pouvait agir pour faire admettre une décision rigoureuse.
    Confinons nous.
    J.C.

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