A l’ombre des barreaux bordelais, le sort de Nicolas

A entendre la plupart des commentateurs politiques, il semblerait que cette semaine ait été excellente pour le président-candidat. La majorité des instituts de sondage le place en tête du premier tour, et le thème de la sécurité aurait supplanté celui de l’économie et du social, moins favorable au président sortant.

Tout d’abord, certains instituts placent toujours François Hollande en tête. Ainsi le dernier sondage Yahoo-LH2 réalisé les 30 et 31 mars l’accrédite de 28,5% d’intentions de vote devant Nicolas Sarkozy à 27,5%. Et quand bien même le sortant serait devant ! Aucun président sortant (De Gaulle, Giscard, Mitterrand, Chirac) n’a jamais été devancé au premier tour. Cela n’a pas empêché Giscard (28,3%) d’être battu en 1981 par François Mitterrand (25,8%), malgré la réserve de voix de Chirac (18%). Mitterrand avait pour sa part bénéficié des voix de Marchais (15,3%, proche du score promis à Melenchon !). Si ces résultats suffisent au bonheur de sortant, il semble ne pas être bien exigeant le petit bonhomme.

L’autre argument me semble encore plus édifiant : le terrain économique serait abandonné au profit de celui de la sécurité. Mais :

  • Qui instrumentalise, depuis dix jours maintenant, les événements de Toulouse, tentant, comme en 2002 et avec la complicité pas toujours innocente de certains médias, de nous abreuver d’images de violence et d’opérations «coup de poing» bien opportunes ?
  • Qui n’a toujours pas présenter de programme ?
  • Qui veux nous faire oublier qu’il a un bilan-passif que les français rejettent ?

Il y a quatre mois, en novembre 2011, Mariano Rajoi remportait pour la droite les élections en Espagne. Il y a trois jours c’était la grève générale outre Pyrénées avec plusieurs millions de manifestants. Non, contrairement à ce que soutient le président-candidat dans une interview à Ouest France, la crise n’est pas finie. Et ce ne sont pas ses gesticulations concernant une menace terroriste qui règleront les problèmes quotidiens de nos concitoyens.

Et d’ailleurs, si l’on parlais de son bilan en matière de sécurité (plus de quatre ans ministre de l’intérieur, cinq ans président) que dire, sinon, de constater là encore un échec quant aux résultats, malgré une inflation législative toujours plus répressive. Gesticulation et effets d’annonce : quel bien maigre bilan !

Mais de tout cela, les médias parlent bien peu. Comme de la mise en examen suivie d’une incarcération (confirmée en appel) de Patrice de Maistre, l’ex gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt (avec Mme Woerth ne l’oublions pas). De Maistre est soupçonné, rappelons-le, d’avoir versé au non de Dame Bettencourt plusieurs centaines de milliers d’euros pour financer illégalement la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Aucun grands journalistes de radio ou de télévision ne l’interroge pourtant sur cette question. Les comptes du président élu étaient-ils truqués. La loi sur le financement des campagnes électorales a-t-elle été bafouée ? Pourquoi aucune question ? Après les soupçons concernant le financement en 1995 de la campagne de Balladur , dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole, cela commence à faire beaucoup !

C’est derrière une de ces portes à la prison de Bordeaux que Patrice de Maistre peut décider du moment où il va divulguer le nom du bénéficiaire de ses enveloppes de billets. Nicolas Sarkozy ?
C’est derrière une de ces portes à la prison de Bordeaux que Patrice de Maistre peut décider du moment où il va divulguer le nom du bénéficiaire de ses enveloppes de billets. Nicolas Sarkozy ?

Il ne reste plus qu’a espérer que l’ombre des barreaux rafraichira la mémoire du Sieur Patrice au frais dans son cachot !

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