Richard au tapis : Nicolas et Christine hors jeu

Prison des Beaumettes
Centre pénitentiaire de Marseille : bientôt prison Bernard Tapie ?

Ainsi, Bernard Tapie, dont l’ensemble de la classe politique et du show-biz réunis pleurait à chaudes larmes le décès il n’y a pas deux mois, n’était bien qu’un vulgaire escroc.

L’ex-chanteur, l’ex-homme d’affaires (surtout louches les affaires), l’ex-président de club de foot (bonjour les matchs truqués), l’ex-député (aux électeurs dépités), l’ex-ministre de la Ville (amateur de portefeuilles…), l’ex-animateur télé, l’ex acteur… oui, celui qui, par la vertu d’un cancer était devenu un quasi saint et recevait un hommage au stade vélodrome de Marseille.

Tout le monde n’a malheureusement pas la chance d’être cancéreux pour être si fortement adulé !

Les édiles de la cité phocéennes ne proposaient-ils pas de renommer le stade vélodrome en stade Bernard Tapie ? Après la décision de la cour d’appel de Paris du 24 novembre 2021, et en souvenir de son passage en 1997, il serait sans doute plus judicieux de rebaptiser la prison des Baumettes en prison Bernard Tapie !

Que dit cette décision de la cour d’appel ? Que dans l’affaire de « l’arbitrage Tapie », le susnommé « était bien le bénéficiaire de l’escroquerie », qu’il « ne pouvait qu’avoir conscience de l’aspect indu de la sentence rendu en sa faveur »… Son décès a éteint l’action publique, mais pas l’action civile : les héritiers vont devoir rembourser les centaines de millions versés à tort.

Tout cela serait bel et bon, avec les auteurs directs de l’escroquerie, Pierre Estoup, magistrat et Maurice Lantourme, avocat, condamnés à de la prison ferme, si ce n’est un sentiment d’inachevé concernant les véritables commanditaires de l’affaire :

  • Le petit Nicola$, Président de la République au moment des faits, ayant reçut de très nombreuses fois Bernard Tapie à l’Élysée, est vraisemblablement l’homme-orchestre de cette pantalonnade : un arbitrage favorable en échange du soutien de l’ancien ministre de Mitterrand au candidat $arkozy en 2007. Mais $$ reste intouchable grâce à son immunité présidentielle !
  • Christine Lagarde, ministre des Finances, dont a du mal à croire qu’elle est moins coupable que son directeur de cabinet, Stéphane Richard. Condamnée pour « négligence » par la cour de justice de la République (CJR) Christine Lagarde sera, par cette même cour, « dispensée de peine ». Son collaborateur aura lui moins de chance : condamné à un an de prison avec sursis pour détournement de fonds publics. Dommage collatéral : redresseur d’Orange quand l’entreprise subissait la « mode » des suicides, Stéphane Richard a du démissionner de son poste de PDG.

Cet arrêt de la cour d’appel de Paris, comparé à celui de la CJR, prouve une fois de plus qu’il devient vraiment indispensable de réformer la justice pénale concernant les politiques dans le cadre de leurs mandats : Présidents de la République, ministres. Cette quasi-impunité devient tout de même problématique dans un État de droit.

Bonus : Pour en savoir plus sur l’affaire de l’arbitrage Bernard Tapie

4 Comments

  1. Tout cela est vrai. Mais, si dans le passé, les « plus hautes autorités de l’Etat », n’avaient pas cédé aux sirènes de la modernité et aux leurres du chevalier d’industrie capable de redresser toute entreprise en difficulté, nous n’aurions plus entendu parlé de BT après son premier contrôle fiscal.

    • Je ne suis pas certain que ce soit au capitaine d’industrie que ces HAE aient cédé… François Mitterrand, homme de grandes qualités, avait aussi ses petites faiblesses. Et je crois que cela lui plaisait de s’encanailler avec Tapie. D’autres, moins forts, comme Pierrre Bérégovoy, se sont sentis flattés de pouvoir fréquenter le monde des affaires, qui en début des années 90 sont devenues des « affaires »…

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